jeudi 24 septembre 2009

Blog de Thibeau DENOLLE, copié collé


De la crise financière et du plan de relance…

Photos_NewYork1_032.jpg« Feindre d'ignorer ce qu'on sait, de savoir tout ce que l'on ignore... voilà toute la politique ». (Beaumarchais) Je n’aurais su trouver citation plus parfaite pour introduire mon propos.

Il me parait évident que nous n’avons pas tiré tous les enseignements de la crise financière qui vient d’ébranler la planète.

L’ignorance est le berceau du mépris et de l’intolérance. On a très vite fait de prendre des raccourcis, d’émettre des analyses totalement partielles pour trouver un responsable à tous les maux dont souffre la société.

Je vais essayer dans un premier temps de donner l’explication la plus simple possible de la crise. J’expliquerai ensuite en quoi les hommes politiques font preuve de démagogie dans leurs explications et solutions.

Rappelons très grossièrement comment fonctionnent les flux de capitaux :

Il y a des acteurs économiques (ménages, entreprises, états) qui ont des capitaux. Ces acteurs vont voir les banques pour épargner leurs capitaux quand ils ne veulent pas consommer (plan d’épargne logement, livret jeune, compte titre…). Cette épargne est rémunérée. Mais les banques ne font pas apparaitre de la richesse en affrétant des bateaux de pirates pour suivre des cartes aux trésors ! Pour pouvoir rémunérer cette épargne, les banques prêtent ces capitaux aux ménages, entreprises, états, pour financer des projets : achats de maisons, créations d’entreprises, ouverture d’une nouvelle autoroute… Les banques récupèrent des intérêts pour pouvoir rémunérer l’épargne initiale.

Les banques prêtent donc de l’argent. Mais il y a un risque : le non-remboursement de ce qui a été emprunté. Pour prêter, elles font en sorte de s’assurer que les ménages, entreprises, états, rembourseront bien ce qu’elles ont emprunté. Elles prennent pour ça des garanties.

Par exemple, quand on fait construire une maison, elle peut-être considérée comme une garantie de solvabilité parce qu’en cas de non remboursement de l’emprunt, la maison pourra être revendue. La crise financière est survenue quand trop d’emprunts n’ont pu être remboursés et que parallèlement, le marché immobilier s’est effondré. La garantie initiale perds absolument toute sa valeur.

Les emprunts ne sont plus remboursés, les banques perdent de l’argent. Elles ne peuvent donc plus rémunérer l’épargne. Elles sont obligées de rémunérer l’épargne sans risques, avec des taux fixes et très faibles (livrets jeunes, etc…), mais l’épargne risqué, avec des taux variables et des rendements très intéressants (comptes titres, etc…) ne peut plus être rémunérée. Les cours de bourse s’effondre.

A ce moment-là, la crise n’a qu’une dimension financière : Les cours de bourse ne sont alors que des indices qui ne reflètent pas la vitalité des entreprises… Ce n’est pas parce que leurs taux chute qu’en réel elles ont moins de commandes.

Mais voyant les cours de bourse baisser, les banques au bord de la faillite, personne n’a envie d’épargner puisque ce n’est plus rentable. Personne n’épargne donc les banques ne peuvent plus financer les acteurs : ménages qui voulaient acheter une maison, entreprises qui voulaient lancer de nouveaux projets… Le nombre de commandes baisse, l’activité aussi, moins d’activité, donc moins besoin de travailleurs… licenciements… Crise économique !

En quoi la finance a joué un rôle important dans cette crise ?

Un phénomène de « titrisation » à outrance a ébranlé les banques les unes après les autres comme des dominos. Ce qu’on appelle les « créances douteuses » (et nous verrons plus loin leur origine) ont été transformées en titre et revendues sur les marchés financiers, ce qui a dilué la visibilité du « risque ». Moins un emprunt a de chances d’être remboursé, plus la créance est dite « douteuse »… plus elle est « risquée ». Les banques se sont revendues ces créances…

On peut aussi mesurer maintenant les limites de l’analyse et des prévisions macro-économiques. Les hypothèses de bases qui servent à l’analyse des comportements économiques des agents sont irréalistes. On a tellement voulu leur appliquer des méthodes scientifiques, en prenant comme postulat que chaque agent se comportait de manière à optimiser (au sens de Pareto) qu’on a oublié qu’au cœur de l’économie il y avait des hommes aux comportements souvent imprévisibles, comme le dit Hayek dans sa critique des économistes néo-classiques.

Certains fustigent aussi l’existence de bulles spéculatives qui explosent et créer des crises conjoncturelles. Voilà comment le terme « spéculation » est défini sur wikipedia : La spéculation est une activité humaine consistant à imaginer, à anticiper les réactions et activités d'autrui.

Les gens qui jouent au Loto spéculent… ceux qui achètent une BMW plutôt qu’une Audi spéculent sur le fait qu’elle tiendra peut-être plus longtemps et qu’elle consommera moins d’essence. Toutes les activités humaines sont spéculatives à partir du moment où on accepte la notion de futur. La spéculation n’est pas un problème.

Quels autres paramètres sont entrés en jeux ?

Les politiques publiques incitatives sont à l’origine cette nouvelle bulle spéculative des « sub-primes ». L’enfer est pavé de bonnes intentions. Vouloir un pays de « propriétaire », n’est pas sans conséquences. Des réglementations ont été mises en place, notamment aux Etats-Unis, pour inciter les banques à prêter aux plus « pauvres », ceux dont la solvabilité était très incertaine. Le mécanisme qui a été mis en place est le suivant : les banques ne pouvaient obtenir les autorisations de diversifier leurs activités si elles ne remplissaient pas certains critères qui garantissaient l’accès des moins riches aux crédits. L’immobilier semblait le secteur le plus sûr, les investisseurs ont donc choisi cette voie. Naturellement les banques sont plutôt méfiantes à prêter et prennent un maximum de garanties. L’action des Etats a faussé ce comportement naturel.

La finance est le deuxième secteur le plus régulé aux Etats-Unis. Soixante-dix mille fonctionnaires travaillent en permanence à Washington à créer de nouvelles réglementations. L’affaire Enron a déjà provoqué une « révolution » en comptabilité. Est-ce que toutes ces réglementations ont empêché la crise financière ? Non.

Le Trésor américain n’a-t-il pas envoyé un message déresponsabilisant aux banques en se portant à leur secours dès 2006. Est-ce qu’un seul parent aurait idée de dire à son enfant : si tu fais une bêtise, ne t’inquiète pas, je serai là pour la réparer. Le message qui a été envoyé aux banques par l’Etat était : continuez à jouer, on sera là ! Tout le monde fustige l’Etat américain qui a laissé Leman Brothers faire faillite. Mais c’est presque la seule décision sage qu’il a pris

Evidemment une faillite du système bancaire mondialisé aurait certainement pu créer des guerres civiles… C’est pourquoi il fallait soutenir les banques. Mais il fallait un moment donné envoyer un message responsabilisant.

Les Banques Centrales ( FED et BCE), instruments des Etats, ont-elles eu raison de laisser les taux directeurs descendre à des niveaux aussi bas ? Quand le taux d’intérêt approche le zéro, il n’y a plus aucune marge de manœuvre : aucune politique de relance monétaire ne peut être mise en place ! Avec des taux d’intérêts à zéro, personne n’a intérêt à épargner. Ce qui montre la limite du monétarisme de Milton Friedman. Soixante-dix ans après, la preuve est faite qu’Hayek avait raison dans sa théorie de la conjoncture en disant que les crises sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales qui fausse le système de prix.

Cause profonde.

Si on creuse un peu plus loin, plus loin que l’intervention désastreuse de l’Etat et de ses politiques monétaires, plus loin que les jeux d’acteurs déresponsabilisés (certains traders, golden boys…). Il y a de manière sous-jacente un problème plus profonds qui laisse à penser que cette crise n’est pas seulement conjoncturelle, mais structurelle !

L’Etat a encouragé le surendettement des ménages, des banques, des entreprises et surtout son propre surendettement. Si on regarde d’un peu plus loin les fluctuations économiques, on peut se rendre compte de l’explosion des richesses mondiales depuis un siècle. Il règne donc un certain optimisme non-mesuré à considérer l’avenir comme étant à coup sur riche et prospère. Je ne souhaite pas du tout faire preuve de catastrophisme… mais ce comportement a eu pour conséquence une très nette disproportion entre emprunt et fonds propres chez les acteurs économiques.

On a critiqué les banques et leurs niveaux incroyablement faibles de fonds propres à côté de leurs emprunts… mais qu’en est-il de celui des ménages et surtout qu’en est-il de celui des Etats ?

Une crise est conjoncturelle (de court terme) quand elle n’affecte que le marché des biens et services, le marché des changes ou le marché monétaire… Mais elle est structurelle (de long terme) quand elle affecte le marché du travail et le marché du capital… A mon sens, le surendettement gangrène le marché du capital.

La crise : quelles solutions ?

A très court terme il fallait un plan de soutien aux banques pour éviter une cascade de faillites qui auraient pu entrainer comme en 1929 une crise bancaire… et les conséquences funestes qu’on a connues avec la montée des extrémismes en Europe.

Mais il fallait aussi un signe fort en montrant aux acteurs qu’ils devaient être responsables de leurs actes, ce en quoi la faillite de Leman Brothers est un signe fort.

On voudrait nous vendre aujourd’hui en France un « Grand Emprunt » qui serait censé relancer à court terme l’économie. Les politiques de relance par l’augmentation des dépenses publiques n’ont jamais montré de leur efficacité. Elles produisent sur le long terme chômage, stagnation économique et inflation.

Quel signe envoyer aux entreprises, aux banques, aux ménages ? Nous sommes dans une crise du surendettement et quelle réponse apportons nous ? Encore plus de dette…

D’où viendra cet argent ? Il ne tombera pas du ciel, elle viendra forcément de plus d’impôts… pourquoi l’Etat dépenserait mieux cet argent que les acteurs privés ?

Pourquoi faire peser sur les générations futurs une fois de plus les erreurs d’aujourd’hui.

Il est temps d’effectuer enfin les réformes de structure dont notre pays a besoin… Cela peut passer par la mise en pratique de toutes les recommandations de la commission Attali sur la relance de la croissance. Par une véritable réforme de la fiscalité. Notamment en appliquant une spécification des taxes pour les collectivités qui doit s’accompagner par une indépendance financière totale, et la mise en place de Flat Taxes à tous les niveaux.

Les problèmes que soulèvent cette crise sont profonds, les réponses qui semblent se profiler peu adaptées. Le problème de la finance n’est pas son existence, ni son fonctionnement, mais qu’elle capte une part beaucoup trop importante du surplus collectif au détriment de l’économie réelle. L’action publique pleine de bonne volonté a eu une incidence néfaste. Elle est néfaste notamment par ses politiques d’incitation à l’endettement et l’effet déresponsabilisant d’un interventionnisme maladroit.

Ce grand emprunt ne fera qu’aggraver la situation critique dans laquelle se trouve les finances de l’Etat et n’influera qu’à très court terme l’économie… pas assez pour la relancer vraiment si les vrais réformes ne sont pas engagées.

Thibaud DENOLLE

16:11 Ecrit par Thibaud | Lien permanent | Commentaires (3) | | Facebook

Commentaires

Article tellement long qu'il y a forcément des fautes!!!

Ecrit par : Thibaud DENOLLE | 22.09.2009

Courage ! =)

Ecrit par : Jane | 23.09.2009

samedi 12 septembre 2009

NON à la taxe carbone par pascal DRAY

> NON à la taxe carbone
>
>
>
> Les Français croulent déjà sous les impôts directs et indirects. Les
> études de l’IREF ainsi que le dernier Rapport de la Cour des Comptes
> montrent que la France détient le record des prélèvements
> obligatoires au sein des pays membres de l’OCDE : l’Etat français
> confisque 54 % des richesses produites par le pays.
> Mobilisons nous contre la taxe carbone annoncée par le gouvernement.
> C’est une taxe injuste, inutile et dangereuse.
>
>
> C’est une taxe injuste car elle va toucher surtout les familles les
> plus démunies qui subiront de plein fouet l’augmentation du prix de
> l’essence, du gaz et du charbon, conséquences inéluctables à
> l’introduction de la taxe carbone. Dans un contexte économique
> difficile, avec une croissance négative et une forte augmentation du
> chômage, cette taxe enfoncera encore plus les familles françaises
> dans la précarité, les obligeant à payer plus de 300 euros par an.
>
> C’est une taxe inutile car introduire un nouvel impôt, même élevé,
> n’aurait aucun effet sur le climat. La France émet à peu près les
> cinq millièmes des émissions mondiales de CO2 et les autres pays ne
> sont pas prêts à la suivre sur cette voie. Le ministre allemand de
> l’écologie a même parlé de l’ « éco-impérialisme de la France » qui
> souhaite imposer un nouvel impôt à l’Europe. Qui plus est, de
> nombreux rapports faits par des scientifiques mettent en doute
> l’impact réel du CO2 sur les changements climatiques.
>
> La taxe carbone est dangereuse car elle va affecter les petites et
> moyennes entreprises, celles qui créent des emplois en France. Des
> dizaines de milliers d’emplois seront détruits et le taux de chômage
> ne cessera d’augmenter.
> C’est pourquoi il faut se mobiliser contre cette nouvelle taxe. 14,
> 15 ou 32 euros la tonne de CO2, c’est toujours l’argent des
> contribuables! Aujourd’hui, la taxe carbone. Et demain ? Quelle
> autre taxe ?
> En faisant circuler cette newsletter, en l’envoyant à votre élu, à
> Matignon ou à l’Elysée, vous pourrez montrer que vous faites partie
> des deux tiers des Français qui sont contre la taxe carbone.
>
> Faites circuler !